Histoire

Un quartier neuf et innovant, à la croisée de deux histoires

Mediapark.brussels, c’est la rencontre de deux histoires. L’histoire du développement urbanistique du quartier Reyers-Meiser. Et l’histoire des premiers médias audiovisuels bruxellois, la VRT et la RTBF, filles de la RTB-BRT, petites-filles de l’INR. Deux histoires parallèles qui se sont rencontrées pour en écrire une troisième, commune, celle d’un nouveau quartier bruxellois créatif, vivant, arboré, ouvert sur la ville et sur le monde, creuset d’un écosystème médias innovant.

L’histoire du développement du quartier Reyers-Meiser

  • La chaussée de Louvain, ancienne chaussée du Moyen Âge pavée au 15e siècle, entrait alors dans Bruxelles par la Porte de Louvain, située place Madou. La chaussée de Louvain a été terminée dans son tracé rectiligne actuel en 1707, sous gouvernement autrichien. À hauteur de l'actuelle place Dailly se trouvait une barrière d'octroi, établie à la fin du 18e siècle.
  • Le quartier Reyers-Meiser, qui se situait à l’époque à l’extrémité des « faubourgs de Bruxelles », a été urbanisé à partir du 19e siècle, au moment de la Révolution industrielle et des mutations urbaines qui l’ont accompagnée. Les cœurs des villages de Schaerbeek, d’Evere et de Woluwe-Saint-Lambert, dont l’existence date au moins du Moyen Âge, étaient auparavant séparés de Bruxelles par une vaste zone rurale. Les quartiers Plasky et Reyers-Meiser sont établis sur le plateau de Linthout, qui constitue la ligne de partage des eaux entre les bassins versants du Maalbeek et de la Woluwe.
  • Le percement des boulevards militaires, planifié en 1866 sous les auspices de Charles Rogier, ministre de Léopold II, figurait dans le Plan général pour l'extension et l'embellissement de l'agglomération bruxelloise, imaginé par l’architecte-urbaniste Victor Besme, qui planifiait l’essor de Bruxelles hors du Pentagone. Les travaux commencèrent en 1886, sur la section située entre les casernes d’Etterbeek et le Bois de la Cambre. Le boulevard Auguste Reyers fut achevé en 1906 et le boulevard Wahis/Lambermont vers 1910. Ces chantiers furent donc contemporains des grandes transformations urbanistiques que Bruxelles connut au cours de la seconde moitié du 19e siècle : voûtement de la Senne et du Maelbeek ; création de grands parcs publics (Cinquantenaire, Josaphat, Duden) ; percement des avenues Louise et de Tervuren.
  • Le Tir National, anciennement nommé Kattepoel, situé sur le plateau de Linthout, était resté jusqu’au 19e siècle une zone humide constituée de champs et de prés. En 1889, Victor Besme y conçut un vaste ensemble militaire, comprenant une imposante bâtisse et un terrain d’une dizaine d’hectares destiné aux exercices balistiques. Le champ de tir se trouvait à l’arrière du site, vers Evere.
  • Implanté sur le périmètre de l'ancien Tir national, l’Enclos des fusillés, un petit cimetière méconnu situé rue Colonel Bourg, abrite les sépultures de 365 résistants des deux guerres mondiales, parmi lesquels figurent notamment Edith Cavell et Gabrielle Petit.
  • La création de l’autoroute E40 fut décidée dans le cadre d’un plan de 1964 qui prévoyait la création du Ring autoroutier ceinturant Bruxelles et des autoroutes de pénétration vers son centre. Si une bonne partie des infrastructures prévues ne furent finalement pas réalisées, l’autoroute reliant Bruxelles à Liège et l’échangeur de Reyers ont été construits au début des années 1970. Ils sont entrés en service au début des années 1980.
  • Les évolutions urbanistiques du quartier Reyers-Meiser ont peu à peu coupé les liens au sein du quartier ainsi qu’entre lui et les quartiers voisins, tout en privatisant un vaste espace vert, resté longtemps inaccessible au public.

L’histoire des premiers médias audiovisuels bruxellois

  • L’Institut National de Radiodiffusion (INR-NIR), créé en 1930 et installé rue du Bastion (devenue Square du Bastion en 1965), déménagea en 1939 vers la Maison de la Radio, conçue par l’architecte Joseph Diongre, dont la première pierre avait été posée fin 1935. La place Flagey vit ainsi, dans les années 50, les débuts de la télévision belge et, en 1960, la naissance de la RTB-BRT. À l’étroit dans la Maison de la Radio, la RTB-BRT décida la construction d’une Cité de la Radio-Télévision, boulevard Reyers, sur le site de l’ancien Tir National, où elle regroupera peu à peu l’ensemble de ses services. La construction se déroula entre 1964 et 1978, en fonction des besoins les plus urgents, d’abord de la télévision, puis de la radio. En 1967, la RTB-BRT quitta le bâtiment de la Place Flagey pour emménager au 52 boulevard Reyers. Après la scission de la RTB-BRT en RTBF et VRT, en 1977, les opérateurs audiovisuels de service public des Communautés française et flamande ont continué à partager un bâtiment commun, avec une entrée commune, en se répartissant ses ailes gauche et droite.
  • La Tour Reyers, tour de télécommunication des deux chaînes, a été érigée à partir de 1979. Sa construction représenta un exploit technique à l’époque. Sa partie circulaire supérieure, d’un diamètre de 34 m, domine, du haut d’un pilier en béton de 73 m, tout le quartier et même tout Bruxelles. Parfois surnommée « la soucoupe volante », ce mastodonte de 4.000 tonnes fut hissé, centimètre par centimètre, entre le lundi 19 mai 1980 à 10h30 et le vendredi 23 mai à 11h, à une vitesse de 1,39 mètre par heure. Ce qui constitua une première mondiale, car jamais une telle masse n’avait été soulevée à une telle hauteur. Au total, l’édifice culmine à 89 mètres. Depuis 2006, la Tour Reyers est reprise dans le Plan Lumière de Bruxelles: chaque soir, elle devient un phare au-dessus de la ville.
  • Un « quartier des médias » s’est construit progressivement autour de la RTBF et de la VRT, autour desquelles se sont rapprochées des entreprises audiovisuelles petites, moyennes et grandes (RTL-TVi, BeTV, Nostalgie, NRJ, Studio L’Équipe, etc.). Il totalise à ce jour quelque 5.000 travailleurs, dont les 3.500 de la RTBF et de la VRT.
  • En 2013, la VRT, qui avait envisagé de quitter Bruxelles, et la RTBF ont décidé de construire leurs nouveaux sièges respectifs, séparés cette fois mais toujours voisins, à proximité immédiate de leurs locaux actuels du boulevard Reyers. Ceci dans le cadre d’un remembrement de leurs terrains, qui leur permettra de s’ouvrir sur les quartiers voisins et de recréer des liens entre ceux-ci.

La nouvelle histoire commune : un quartier créatif et un écosystème médias innovant

Lorsque la Région entreprend en 2008 d’élaborer un Schéma directeur pour la zone stratégique « Reyers », elle associe déjà la RTBF et la VRT. Et elle envisage avec les deux opérateurs audiovisuels de transformer le parc clôturé situé sur leurs terrains en un parc public traversant, afin de donner un nouvel espace vert aux habitants du quartier et de créer de nouvelles liaisons entre la chaussée de Louvain et le quartier Diamant. Le Schéma directeur propose une série d’interventions sur les espaces publics et sur le bâti, visant à améliorer la qualité de vie dans ces quartiers, dont l'urbanisme a été très marqué par les infrastructures routières lourdes et par des activités économiques qui se sont développées sur de vastes sites repliés sur eux-mêmes.

  • Le remembrement du site RTBF-VRT du boulevard Reyers, décidé en 2013, permet aux autorités communales et régionales bruxelloises, en collaboration avec la RTBF et la VRT, de donner une nouvelle impulsion à ce quartier, à travers le projet mediapark.brussels.
  • Les nouveaux sièges des deux télévisions de service public sont appelés à devenir les clés de voûte d’un nouveau quartier créatif et d’un écosystème médias innovant, grâce à la volonté de la RTBF et de la VRT de davantage s’ouvrir sur les quartiers voisins.
  • Les pouvoirs publics, Région et Commune, ont décidé de créer à cet endroit un nouvel espace de vie, de travail et de loisirs, axé sur la créativité, ouvert sur la ville et le monde, connecté avec les quartiers voisins, profitant des opportunités liées à sa localisation stratégique entre l’aéroport et le quartier européen, pour devenir un pôle d’attractivité créateur d’emplois dont le rayonnement dépassera les frontières de Bruxelles.
  • Ce projet urbain fédérateur et mobilisateur, marqué par la créativité et la qualité de vie, dont les contours précis sont en cours de définition, prévoit à terme :
    • la construction de quelque 1.400 nouveaux logements ;
    • des équipements et services de proximité (crèche, école, commerces…) pour répondre aux besoins des habitants ;
    • des surfaces pour de nouvelles entreprises innovantes créatrices d’emplois ;
    • des écoles supérieures et des équipements publics liés au secteur des médias ;
    • un parc urbain de grande qualité au cœur de ce nouveau quartier, dédié aux événements mais aussi à la promenade, aux loisirs, et à la protection de la biodiversité ;
    • une mobilité apaisée.